Pétrarque et Byzance

Encore une preuve que le dit « important apport arabe » à la Renaissance de l’Europe est en grande partie une chimère.

http://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9trarque
http://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9trarque#Le_projet_humaniste

Extrait :

Petrarch_by_Bargilla
Pétrarque peint par Andrea di Bartolo di Bargilla

Avignon, objet de tant d’amour et de haine, permit surtout à Pétrarque de mener à bien un grand dessein qui occupa toute sa vie, « retrouver le très riche enseignement des auteurs classiques dans toutes les disciplines et, à partir de cette somme de connaissances le plus souvent dispersées et oubliées, de relancer et de poursuivre la recherche que ces auteurs avaient engagée ».

Il a eu non seulement la volonté mais aussi l’opportunité et les moyens de mettre en œuvre cette révolution culturelle.

Sa notoriété de poète et d’homme de lettres désormais reconnue, ses contacts avec la Curie qui lui ouvre ses portes, le soutien efficace de la famille Colonna, lui permirent de rencontrer tous les érudits, lettrés et savants qui se rendaient dans la cité papale. À titre d’exemple, sous le pontificat de Benoît XII, Pétrarque apprit la langue grecque grâce à un grec calabrais, le basilien Barlaam, évêque de Saint-Sauveur, venu à Avignon avec le Vénitien Étienne Pandolo en tant qu’ambassadeurs du basileus Andronic III Paléologue afin de tenter de mettre un terme au schisme entre les Églises orthodoxe et catholique. La condition était que les armées «franques » vinssent soutenir l’empire byzantin contre la poussée turque, les arguties réciproques firent capoter cette ambassade. L’évêque Barlaam, de retour à Constantinople, en butte aux persécutions quiétistes, préféra revenir en Avignon où il se lia d’amitié avec Pétrarque.

Il créa, au cours de ces rencontres, un réseau culturel qui couvrait l’Europe et se prolongeait même en Orient. Pétrarque demanda à ses relations et amis qui partageaient le même idéal humaniste que lui de l’aider à retrouver dans leur pays, leurs provinces, les textes latins des anciens que pouvaient posséder les bibliothèques des abbayes, des particuliers ou des villes.

Ses voyages lui permirent de retrouver quelques textes majeurs tombés dans l’oubli. C’est à Liège qu’il découvrit le Pro Archia de Cicéron et à Vérone, Ad Atticum, Ad Quintum et Ad Brutum du même. Un séjour à Paris lui permit de retrouver les poèmes élégiaques de Properce. En 1350, la révélation de Quintilien marqua, aux dires du poète, son renoncement définitif aux plaisirs des sens.

Dans un souci constant de restituer le texte le plus authentique, il soumit ces manuscrits à un minutieux travail philologique et leur apporta des corrections par rapprochements avec d’autres manuscrits.

C’est ainsi qu’il recomposa la première et la quatrième décade de l’Histoire Romaine de Tite-Live à partir de fragments et qu’il restaura certains textes de Virgile.

Ces manuscrits, qu’il accumula dans sa propre bibliothèque, en sortirent par la suite sous forme de copies et devinrent ainsi accessibles au plus grand nombre. Un de ses biographes, Pier Giorgio Ricci, a expliqué à propos de la quête humaniste de Pétrarque :

« L’aspiration à un monde idéal, soustrait à l’insuffisance de la réalité concrète, se trouve à la base de l’humanisme pétrarquiste : étudier l’antiquité par haine du présent et rechercher une perfection spirituelle que Pétrarque n’aperçoit ni en lui ni autour de lui. »

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Ajout à l’article, corroborant l’apport Byzantin, prépondérant et majeur à notre Renaissance :
(D’ailleurs, Europe jamais vraiment éteinte, sachant que l’époque médiévale Européenne Occidentale n’a pas été si obscure que cela et que l’empire Byzantin, comme l’empire Romain, font partie et sont des civilisations issues et avant tout Européennes)
(source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%A8ce)

En 395, à la mort de Théodose Ier, l’Empire romain est partagé en deux parties : l’Empire romain d’Occident qui disparaît en 476, et l’Empire romain d’Orient appelé au XVIe siècle Empire byzantin qui dura jusqu’en 1453 et même jusqu’en 1461 à Trébizonde et Mistra. Le terme byzantin vient de Byzance, l’ancien nom de la capitale Constantinople.

Au cours des mille ans séparant l’an 395 de l’an 1453, un certain nombre de valeurs et de savoirs furent conservés par les Romains (de Byzance) : État de droit écrit gouverné par le Code Justinien, empereur responsable devant le Sénat, absence de servage, collectivités agricoles libres, techniques agricoles élaborées (irrigation), architecture romane, aqueducs, eau courante, tout-à-l’égout et éclairage dans les villes, usage de bains (que nous appelons « bains turcs »), sémaphores et phares, transmission des savoirs antiques, de la philosophie grecque classique et de la médecine hippocratique dans les universités de Constantinople, Trébizonde et Mistra…

La disparition de la partie occidentale de l’empire romain et le retrait de ses légions romaines, ainsi que les menaces permanentes sur leurs frontières amenèrent les Byzantins à se doter d’une armée puissante, dont la tactique a évolué et commencé à s’élaborer de manière autonome dès le VIe siècle.